La Sécurité Sociale Alimentaire, l’accès pour tous à une alimentation de qualité
Découvrez une nouvelle façon de bien manger sans se ruiner
Dans ce monde où l’accès à une nourriture de qualité, locale, bio et produite avec respect de l’environnement et des hommes est bien souvent un luxe et bien il existe une solution qui se développe petit à petit en France : la Sécurité Sociale Alimentaire.
La SSA, encore au stade de projet, est donc un système qui permettrait à tous de bénéficier d’une aide afin d’acheter des produits de qualité. La SSA serait en quelque sorte la Sécurité Sociale de l’alimentation.
Ce projet est fondé sur 3 principes de base :
Universalité : le droit pour toutes et tous d'accéder à l'alimentation de son choix, que l'on soit riche ou pauvre.
Cotisation : chaque citoyen·ne finance le système de sécurité sociale de l'alimentation en fonction de ses moyens et utilise sa carte de sécurité sociale alimentaire selon ses besoins.
Conventionnement démocratique : un contrat entre le producteur et celui qui mange. Des citoyen·nes qui décident en assemblées collectives de leur alimentation, des types de produits qu'ils souhaitent manger et d'assurer un revenu pour tous les paysan·nes conventionné·es. Ce qui permet de dissocier les prix agricoles du marché.
Plusieurs dizaines de collectifs, de confédérations, d’organisations et autre portent et défendent ce projet, retrouvez ici une liste de ceux qui y participent
Mais pourquoi ce projet :
“La malnutrition n’est pas qu’un problème des pays pauvres. En France, en 2021, plus de 8 millions de personnes ont besoin de l'aide alimentaire pour se nourrir. C’est trois fois plus qu’en 2005. Répandue très inégalement selon les classes sociales, cette précarité alimentaire en quantité ou en qualité a des conséquences sur la santé publique, notamment en termes de maladie cardiovasculaire, de cancer, de diabète, de baisse de la fertilité, ou encore de souffrances psychologiques. Le dysfonctionnement du système alimentaire affecte également la rémunération et la santé des agriculteurs, toujours moins nombreux et soumis à une concurrence planétaire plus rude, ainsi qu'à une dégradation de l'environnement (changement climatique, régression et dégradation des sols, effondrement de la biodiversité…)”
Il y a un peu plus d'un an, les Restos du Cœur ont initié une importante campagne de collecte de fonds, signalant qu'ils faisaient face à une demande de plus en plus pressante de la part de nombreux citoyens qui peinent à se nourrir en raison de l'inflation. Cette situation alarmante a mis en lumière les difficultés rencontrées par une partie de la population, qui se retrouve dans une précarité alimentaire croissante.
Aujourd'hui encore, cette crise demeure d'actualité, et les longues files d'attente devant les centres d'aide alimentaire continuent de faire partie intégrante du paysage français. Les Restos du Cœur, ainsi que d'autres organisations caritatives, s'efforcent de répondre à cette urgence, mais la réalité est que de nombreuses personnes ont encore besoin de soutien pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.
La Sécurité Sociale Alimentaire, la solution ? Des tests un peu partout en France mais pas que …
De plus en plus de communes testent et mettent en place ce système ou des système très proche, ainsi dans un village du Vaucluse il est possible de bénéficier d’une aide pour l’achat de produits locaux et de qualité. C’est ce que découvre Annie, âgée de 62 ans, pour la première fois, grâce à ce système elle a pu acheter du jus de poires par exemple chez un producteur local qu’elle ne connaissait pas du tout avant, “c’est bien meilleur que le premier prix”.
La Sécurité Sociale de l'alimentation est donc une réflexion en cours en France mais seulement, aussi en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, portée par différents acteurs de la société civile depuis 2017, sur la création de nouveaux droits sociaux visant à assurer conjointement un droit à l'alimentation, des droits aux paysans / agriculteurs et la protection de l'environnement.
Concrètement,
Pour réaliser le projet de sécurité sociale alimentaire (SSA), plusieurs options sont à l'étude. L'une des propositions consiste à mettre en place un versement mensuel variant entre 100 et 150 euros sur une « carte de sécurité sociale », qui pourrait également être envisagée comme une extension de la carte Vitale. Ce dispositif vise à garantir un accès adéquat à une alimentation saine. Ce montant serait destiné aux parents pour leurs enfants mineurs, sauf dans certaines situations particulières, et serait exclusivement utilisé pour l'achat de produits alimentaires auprès de producteurs et d'organisations agréées. Des recherches indiquent que 150 euros par mois par individu constituent un minimum pour commencer à garantir un droit à l'alimentation.
Néanmoins, comme le souligne Mathieu Dalmais, agronome et membre de l'association Ingénieurs sans frontières, ce montant reste largement insuffisant pour assurer une alimentation équilibrée et digne en France. En effet, bien que ce soutien financier soit un pas dans la bonne direction, il ne répond pas pleinement aux besoins nutritionnels des familles. Il est donc crucial de continuer à explorer d'autres solutions et d'augmenter les ressources allouées pour garantir que chaque individu puisse bénéficier d'une alimentation de qualité, essentielle pour sa santé et son bien-être.
Bref, je pense que petit à petit les choses évoluent dans le bon sens mais cela prendra du temps et le risque que les grands groupes agro-alimentaire s'emparent de ce projet et le détourne est grand. C’est pourquoi il faut laisser le temps au temps pour que chaque village, chaque commune, chaque ville mettent en place ce type de structure pour qu’elle soit durablement implantée et qu’elle soit véritablement efficace.
Pour aller plus loin / sources :
https://securite-sociale-alimentation.org/
https://www.confederationpaysanne.fr/mc_nos_positions.php?mc=967
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9_sociale_de_l%27alimentation
https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/ssa2023-9.pd